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Fleuromanie Décadente

@fleuromanie

"Au fond, les fleurs et les femmes sont un peu soeurs!" — Liane de Pougy, Idylle saphique, 1901.
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Le soir fait fleurir les voluptés fanées, / Le reflet des yeux et l'échos de la voix... / Je t'aimais, au long des lointaines années, / Atthis, autrefois.

Renée Vivien, “Je t’aimais, Atthis, autrefois”, dans Sapho, 1903.

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Tout ce qui est laid, injuste, féroce et lâche, émane du Principe Mâle. Tout ce qui est douloureusement beau et désirable émane du Principe Femelle. "Les deux Principes sont également puissants, et se haïssent d'une haine inextinguible. L'un finira par exterminer l'autre, mais lequel des deux emportera la victoire finale? Cette énigme est la perpétuelle angoisse des âmes. Nous espérons en silence le triomphe définitif du Principe Femelle, c'est-à-dire du Bien et du Beau, sur le principe Mâle, c'est-à-dire sur la Force Bestiale et la Cruauté.

Renée Vivien, Une Femme m’apparut, 1904.

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Ah! Vous ne savez pas, vous, la volupté des enlacements féminins, l'ardeur des caresses lesbiennes..., la douceur endormante des baisers défendus, les réveils en fièvre, en désir de reprises folles..., les morsures qui brûlent la peau, les lentes jouissances qui tuent, les cris, les spasmes de deux amantes énamourées et éperdues! On s'exténue, on se ranime, on se dévore - et l'on se tue et l'on se plaint et l'on se hait - mais on s'attire encore.

Liane de Poougy, Idylle saphique, 1901.

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L'amour de Renée Vivien était instinctif, profond, unique. Il ne pouvait épuiser les beautés dont il était épris ni se dérober au charme dont il était subjugué. Elle n'eut souhaité qu'éclairer ses jours d'une belle magie, parfumant les fleurs qu'elles cueillaient du parfum de son amie, éblouissant de sa beauté les paysages qu'elles visitait. Sa passion était une absorption, un anéantissement, un culte. Mais il est rare que ceux qui aiment ainsi sachent faire aimer leur amour.

André Germain, Renée Vivien, Georges Crès et Cie, 1917.

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Nos lunaires baisers ont de pâles douceurs,  Nos doigts ne froissent point le duvet d'une joue, Et nous pouvons, quand la ceinture se dénoue, Etre tout à la fois des amants et des soeurs.

Renée Vivien, “Psappha revit”, dans A l’heure des mains jointes, 1906.

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A la morte vivante J'apporte d'étranges fleurs à ton souvenir, Ô Morte vivante, qui existes et qui n'existes plus, qui te réjouis et qui sanglotes en dehors de notre amour. Je t'apporte les orchidées bleues, du bleu subtil et pâle de tes prunelles, les roses d'hiver, d'une blancheur verte pareille à la blancheur de ta chair, et les gardénias qui le plus léger contact meurtrit, les gardénias semblables à la morbidité de ton âme artificielle, que tout blesse, irrite et froisse... J'apporte d'étranges fleurs à ton souvenir, Ô Morte vivante qui existes et qui n'existes plus, qui te réjouis et qui sanglotes en dehors de notre amour..

Renée Vivien, "A la morte vivante", dans Du vert au violet, 1903.

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Je possède encore une trentaine de lettres que m'écrivit Pauline Tarn. J'en avais bien davantage. Les unes m'ont été dérobées; les plus courtes, les moins jolies, je les ai données à des fanatiques de Renée Vivien. Il y en eut aussi d'égarées... Si je publiais la correspondance d'un poète qui ne cessa de se réclamer de Lesbos, elle n'étonnerait que par sa puérilité. J'insiste sur cet enfantillage très particulier, hors de propos, faudrait-il écrire: hors de sincérité? Le charmant visage de Renée ne reflétait qu'une partie de cette puérilité, par la joue renflée et suave, duvetée, la lèvre supérieure naïve, relevée, à l'anglaise, sur quatre petites dents. Un brillant et fréquent sourire illuminait ses yeux couleur de châtaigne, tantôt bruns, tantôt verdissants au soleil. Elle portait longs ses beaux cheveux d'un blond d'argent, fins, plats, et les massait sur le haut de sa tête d'où ils se dénouaient, brin à brin, comme une paille fine... Il n'est pas un trait de ce jeune visage qui ne me soit présent. Tout y disait l'enfance, la malice, la propension au rire. Où chercher, entre la chevelure blonde et la tendre fossette du menton effacé et faible, un pli qui ne fût point riant, l'indice, le gîte de la tragique tristesse qui rythme les vers de Renée Vivien? Je n'ai jamais vu Renée triste. Elle s'écriait, flanquant de l'h anglais toutes les dentales : "Ah! mon petit Coletthe, que cette vie est dégouttante!", sur quoi elle éclatait de rire. Dans maint billet, je retrouve la même exclamation. Souvent même elle écrit en toutes lettres : "Est-ce que cette existence n'est pas une pure emmerdation? J'espère que cela va bientôt finir." Impatience que ses amies trouvait plaisante; espoir qui ne fut point déçu: elle mourut dans sa trentième année...

Colette, Le Pur et l'impur, 1932.

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