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Fleuromanie Décadente

@fleuromanie

"Au fond, les fleurs et les femmes sont un peu soeurs!" — Liane de Pougy, Idylle saphique, 1901.
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Comprends bien que tu n'as pas le droit d'exiger de moi que j'assiste, stoïque, à tes autres amours. Je ne puis me résigner à attendre patiemment, dans un absolu abandon, que tu viennes me donner une heure de ta présence distraite. Je préfère donc tout quitter: ton souvenir, mais aussi et surtout mon esclavage terrestre auquel je laisserai, en marque d'affranchissement, la poussière du tombeau.

Lettre de Renée Vivien à Natalie Barney (citée par Vivian Lindsay, dans “Crépuscule”, dans : Renée Vivien, à rebours.)

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A toi qui fut ma douceur blonde, chère Lorely, Je t'écris ces quelques phrases pour te dire adieu. Je suis triste jusqu'au fond de l'âme d'avoir à prononcer ce mot cruel, mais je dis la vérité qui n'est jamais bonne à dire. Tu ne dois pas oublier à quel point tu m'as martyrisée, tu ne dois pas oublier les angoisses, les humiliations, les blessures que tu m'as infligées.  Tout mon être saigne, tout mon coeur est imbibé d'un même et douloureux sentiment. Oui, j'ai pleuré, grincé, hurlé, râlé, crié comme l'arbre mordu par les dents de la scie. Je t'ai aimé aveuglément carte croyais encore que l'amour attire l'amour...

Lettre de Renée Vivien à Natalie Barney (citée par Vivian Lindsay, dans “Crépuscule”, dans : Renée Vivien, à rebours.)

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18 juillet 1902 Comment peux-tu dire, Natalie, que dans mon livre tu ne te retrouves nulle part ? – Comment peux-tu le dire, et surtout le croire ? – Tu as été l’Inspiratrice. – tu es venue à moi lorsque je poursuivais mon chemin dans le crépuscule, – tu m’as montré ma véritable voie, – par toi je me suis retrouvée, je me suis connue. Tu m’as apporté des fleurs étranges que j’ignorais, des chants que je n’avais jamais entendus, des baisers que je n’avais jamais cueillis. Mes pensées et ce que j’écris sont un reflet de tout cela. Et parce que tu m’as appris la première les douleurs de l’amour, je te garde le parfum d’une éternelle tendresse de reconnaissance. Oui, dis-moi ce que tu penses de ce que j’ai écrit, car ton avis m’est, et me sera toujours, précieux avant tout autre. – J’ai beaucoup et silencieusement souffert d’être forcée de te refuser aussi durement une entrevue, – mais je sentais, mon Aimée d’hier, combien il est impossible que nous nous voyions en ce moment. Les choses tristes sont encore trop récentes, et ni l’une ni l’autre nous n’avons pu nous purifier de toute amertume. Laisse le temps effacer, estomper, éteindre, guérir. Je ne me repens pas de t’avoir aimée, – tu as été ce qu’il y a de meilleur et de plus douloureux dans mon existence… – Pourquoi m’as tu envoyé Pierre Louÿs comme ministre plénipotentiaire ? – Croyais-tu que, là où tes lettres avaient échoué, les paroles d’un homme auraient persuadé ? – Tu as fait là un rêve étrange, – et je m’étonne que tu n’aies pas senti combien il est humiliant d’avoir des intermédiaires, (surtout du sexe masculin) entre nous deux et notre pauvre mutilé. Toi seule m’auraient reconquise, si cela avait été possible, et non pas tes ambassadeurs et ambassadrices. Pourquoi aurais-tu l’ombre d’une jalousie pour la femme quoi règne sur ma vie ? – Elle ne sera jamais aimée comme tu l’as été, – il me serait aussi impossible de donner cet amour à une autre que de te le donner à nouveau. On ne l’éprouve qu’une fois, ce déchirant amour… Elle est aimée autrement, mieux peut-être, mais autrement. – Une amitié entre nous deux ? impossible, mais ce qui vaut mieux, un souvenir d’amour. Et merci à tout jamais d’être venue jadis. Pauline. Ah ! Natalie ! Natalie ! si tu m’avais aimée avant de briser en moi tout essor de croyances et d’illusion, combien de regrets tu nous aurais épargné ! –

Lettre de Renée Vivien à Nathalie Barney

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