A toi qui fut ma douceur blonde, chère Lorely,
Je t'écris ces quelques phrases pour te dire adieu. Je suis triste jusqu'au fond de l'âme d'avoir à prononcer ce mot cruel, mais je dis la vérité qui n'est jamais bonne à dire.
Tu ne dois pas oublier à quel point tu m'as martyrisée, tu ne dois pas oublier les angoisses, les humiliations, les blessures que tu m'as infligées.
Tout mon être saigne, tout mon coeur est imbibé d'un même et douloureux sentiment. Oui, j'ai pleuré, grincé, hurlé, râlé, crié comme l'arbre mordu par les dents de la scie. Je t'ai aimé aveuglément carte croyais encore que l'amour attire l'amour...
Lettre de Renée Vivien à Natalie Barney (citée par Vivian Lindsay, dans “Crépuscule”, dans : Renée Vivien, à rebours.)