En effet, l'air était imprégné d'une odeur de musc : on aurait pu croire à l'invisible présence d'un insecte ou d'un reptile musqué. L'ombre était mystérieuse, et les lignes de lumière qui traversaient le feuillage déjà touché par le mal d'automne étaient pareilles à des rayons de lune qui traversaient les vitraux historiés d'une cathédrale. Un sentiment mixte, païen et chrétien, émanait de cette retraite, comme d'un tableau mythologique peint par un primitif pieux.
Gabriele d'Annunzio, L'Enfant de volupté, 1889.